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Responsables scientifiques :
Christophe Broqua (CNRS, IMAF) christophe.broqua@cnrs.fr
Agnès Chetaille (Université libre de Bruxelles) agnes.chetaille@ulb.ac.be
Les mobilisations des minorités sexuelles et de genre ont marqué l’histoire politique et sociale de la plupart des pays d’Amérique du Nord et d’Europe de l’Ouest au cours des trente dernières années, menant à des transformations importantes, notamment au niveau juridique. Par contraste, le reste du monde est souvent désigné comme celui de l’hostilité à l’homosexualité ou à la diversité de genre. Certain·e·s, dans la littérature profane (Martel, 2013) mais aussi en science politique (Adamczyk, 2017), soulignent ainsi les écarts entre des pays supposés « avancés » et d’autres prétendument « en retard » sur une ligne de progrès social généralement évalué à l’aune du droit. Les analyses de l’« homonationalisme » (Puar, 2007) et de l’« impérialisme gay » (Massad, 2002 ; Ali, 2017) ont pointé les fondements évolutionnistes, orientalistes et (post-)coloniaux de cette opposition entre les Occidentaux libéré·e·s et les Autres réprimé·e·s et arriéré·e·s (Jaunait et. al., 2013). Cet espace de réflexion critique s’articule cependant trop rarement à l’analyse précise de l’émergence de mobilisations dans de nombreux contextes politiques et culturels, ainsi que de la transnationalisation des causes et ses effets.
L’objet de cette session est de présenter des recherches empiriques cherchant à dépasser le paradigme de la simple « imposition » – d’identités, de formulation de causes, de modes d’action – de « l’Occident » vers le reste du monde, pour produire des analyses plus complexes des dynamiques à l’œuvre. La session sera l’occasion de mener une réflexion plus globale sur des phénomènes circulatoires qui traversent l’ensemble des terrains étudiés. Les contributions s’inscriront dans un ou plusieurs des axes suivants :
Mobilizations of gender and sexual minorities have been landmarks in social and political history of most North American and Western European countries in the last 30 years, leading to major transformations, especially at the level of the law. In contrast, the rest of the world is often depicted as hostile to homosexuality and gender diversity. In mainstream literature (Martel, 2013) as well as in the political science (for instance Adamczyk, 2017), authors have emphasized the gap between alleged “advanced” countries and other supposedly “backward” ones, placing them on a scale of progress usually build merely by looking at legal dispositions or public opinion polls. Analyses of “homonationalism” (Puar, 2007) and “gay imperialism” (Massad, 2002; Ali, 2017) have pointed out the evolutionist, Orientalist and (post-)colonial foundations and intentions of such an opposition between liberated Westerners and repressed and backward Others (Jaunait et. al., 2013). This space of critical reflection, however, rarely hinge on precise analysis of the emergence of mobilizations in many political and cultural contexts, as well as of the process of their transnationalization and its consequences.
This session aims at presenting empirical research intended to go beyond the paradigm of mere “imposition” – of identities, frames, modes of action – from the “West” to the rest of the world, and produce more complex analyses of on-going dynamics. The session will create an opportunity to reflect more generally on circulatory phenomena transversal to the situations under study. Papers will address one or several of the following themes:
REFERENCES
Adamczyk Amy. Cross-National Public Opinion about Homosexuality, Berkeley: University of California Press, 2017.
Ali, Muna-Udbi A. « Un-Mapping Gay Imperialism: A Postcolonial Approach To Sexual Orientation-Based Development », Reconsidering Development, vol. 5, n° 1, 2017.
Broqua, Christophe, Eboko, Fred. « La fabrique des identités sexuelles », Autrepart, n° 49, 2009, p. 3-13.
Cîrstocea, Ioana, Lacombe, Delphine, Marteu, Élisabeth (dir.). La globalisation du genre. Mobilisations, cadres d’actions, savoirs, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2018.
Jaunait, Alexandre, Le Renard, Amélie, Marteu, Élisabeth. « Nationalismes sexuels ? Reconfigurations contemporaines des sexualités et des nationalismes », Raisons politiques, vol. 49, n° 1, 2013, p. 5-23.
Martel, Frédéric. Global Gay : comment la révolution gay change le monde, Flammarion, Paris, 2013.
Massad, Joseph. « Re-Orienting Desire: The Gay International and the Arab World », Public Culture, vol. 14, n° 2, 2002, p. 361-385.
Puar, Jasbir K. Terrorist Assemblages: Homonationalism in Queer Times, Duke University Press, Durham, 2007.
Weiss, Meredith L., Bosia, Michael J. (eds.). Global Homophobia: States, Movements, and the Politics of Oppression, Urbana, IL: University of Illinois Press, 2013.
Émilie Arrago-Boruah (Centre d’Études Himalayennes), La transidentité en Inde : circulations et réappropriations. Ethnographie à Manipur
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Olga L. González (CNRS, UMR Urmis, Université Paris Diderot), Mobilisations des minorités sexuelles et de genre en Colombie à la fin des années 2010, ou comment les FARC ont découvert le féminisme
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Lucas Monteil (EHESS, Paris), Devenir authentiques ? La question du mariage (hétérosexuel) des homosexuels en Chine
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Discutant.e.s : Massimo Prearo (University of Verona, Research Center PoliTeSse, Italy) / Manon Tremblay (Université d’Ottawa)
ARRAGO-BORUAH Émilie emilie.arrago-boruah@u-paris2.fr
BROQUA Christophe christophe.broqua@cnrs.fr
CHETAILLE Agnès agnes.chetaille@ulb.ac.be
GONZALEZ Olga L. olga.gonzalez1492@gmail.com
MONTEIL Lucas monteil.lucas@gmail.com
PREARO Massimo massimo.prearo@gmail.com
TREMBLAY Manon mtrembla@uottawa.ca