le portail de la science politique française

rechercher

ST 76

L’union fait la force ? Les interventions militaires multinationales

Strength in Unity? Multinational Military Interventions

 

Responsables scientifiques :

Justin Massie (Département de science politique, Université du Québec à Montréal, Canada) massie.justin@uqam.ca
Yf Reykers (Faculty of Arts and Social Sciences, Maastricht University, Pays-Bas & Research Foundation Flanders (FWO-Vlaanderen), Belgique y.reykers@maastrichtuniversity.nl

Les interventions militaires multinationales sont désormais légions. Les opérations menées en Irak, en Afghanistan, en Libye ou encore contre le groupe État islamique ont attiré l’attention de spécialistes de diverses origines. Elles illustrent combien la politique entourant les coalitions militaires est devenue, depuis les attentats terroristes du 11 septembre 2001, un domaine d’investigation de plus en plus important dans les domaines des études de sécurité, des relations internationales, de l’analyse de la politique étrangère et même de la politique comparée. Cependant, malgré cet intérêt, le dialogue entre ces champs d’études demeure embryonnaire. Il en résulte que l’étude des dynamiques entourant les coalitions multinationales demeure marquée par des silos disciplinaires.

Cette section thématique a pour objectif de rassembler des chercheurs issus de ces différents champs d’études afin de favoriser un dialogue interdisciplinaire sur les enjeux politiques entourant les coalitions militaires multinationales contemporaines. Trois dimensions plus particulières apparaissent d’intérêt. Premièrement, le débat universitaire le plus important sur les interventions militaires multinationales tourne certainement autour des motivations variées qui poussent les États à se joindre ou à éviter de participer à des coalitions militaires. Alors que certains soulignent l’importance des cultures stratégiques et des rôles nationaux, d’autres mettent davantage l’accent sur la perception des menaces, l’idéologie partisane des partis politiques au pouvoir, ou encore la pression exercée par les alliés et les organisations internationales. Ces recherches sont également marquées par une attention disproportionnée accordée aux grands États et aux États anglo-saxons, ce qui réduit d’autant plus le dialogue interdisciplinaire.

Une deuxième dimension des opérations multinationales intéresse un nombre croissant de chercheurs. Il s’agit d’étudier les interactions complexes entre la politique intérieure et impératifs externes d’intervention militaire. Ceci a notamment amené plusieurs à examiner les pouvoirs des parlements relativement aux déploiements militaires, de même que le poids de l’opinion publique, en particulier en contexte électoral. Les mécanismes de causalité par lesquels ces structures d’opportunité sont en mesure d’exercer une contrainte sur la capacité des décideurs de mettre en œuvre leurs préférences en matière d’intervention ou encore à répondre favorablement aux demandes d’assistance militaire de la part d’alliés demeurent sources de vifs débats au sein de la littérature académique.

Enfin, une troisième dimension négligée par l’étude des opérations multinationales réside dans le leadership entourant la gestion des interventions militaires. Alors qu’un nombre croissant d’organisations internationales se profilent comme acteurs de la sécurité, des interventions telles que celle contre le groupe État islamique, ou encore celles menées par la France au Mali et en RCA se déroulent en dehors du cadre des organisations internationales formelles. Comment les organisations internationales font-elles face à ce défi ? Comment le leadership d’opérations multinationales s’exerce-t-il en contexte de gestion unilatérale et multilatérale ? Qu’est-ce que les États leaders attendent de la part des États contributeurs ? Et est-ce que le leadership national façonne la réactivité des États contributeurs ? Est-ce que des signaux mixtes entraîne des mauvaises perceptions des attentes de chacun ?

En somme, cette section thématique vise à contribuer à l’étude interdisciplinaire des interventions militaires multinationales. Par conséquent, nous invitons des communications provenant de tous les domaines d’études, incluant les relations internationales, l’histoire, la sociologie, l’analyse de la politique étrangère et la politique comparée. Nous encourageons plus particulièrement les soumissions portant sur l’une des dimensions suivantes :

  • Les motivations de participer aux interventions militaires multinationales;
  • Les effets de la politique intérieure sur les coalitions militaires multinationales;
  • Le leadership entourant la gestion des opérations militaires multinationales.

À noter que nous favorisons le pluralisme méthodologique. Nous accueillons donc des soumissions adoptant des approches qualitatives, quantitatives, mixtes, ou encore proposant une exploration théorique des interventions militaires multinationales.

 

Multinational military operations such as those in Iraq, Afghanistan, Libya or the ongoing military campaign against ISIL have attracted attention from scholars from a wide variety of backgrounds. It illustrates how the politics of multinational military interventions has since the 2001 terrorist attacks become an increasingly prominent area of investigation in the domains of security studies, international relations, foreign policy analysis and even comparative politics. Despite this evolution, there has to date been little dialogue between these various fields, which creates a need to pull research on multinational military operations out of these disciplinary silos.

This thematic panel aims to gather scholars from these different backgrounds in order to foster interdisciplinary dialogue on the politics of multinational military operations. It focuses on three debates in particular. First, the most prominent academic debate about multinational military interventions revolves around the motivations of states to join or shirk coalitions of military warfare. Despite the growing attention, there is still much discussion about which considerations actually prevail. While some scholars highlight the importance of strategic cultures or threat perceptions, others have raised awareness for the potential effect of partisan ideology. Meanwhile, scholars of international relations have long focused predominantly on large and Anglo-Saxon states. The motivations of small and middle-ranged coalition partners is an area of research which is still in its infancy, and can enable interdisciplinary dialogue.

Second, a growing group of scholars has started to study the complex interplay between domestic politics and military interventions. It has, amongst others, led to a rapidly growing literature on parliamentary war powers, and the importance of public opinion. Yet, the causal mechanisms by which these opportunity structures can constrain the ability of policymakers to implement their intervention preferences or to respond positively to requests for military assistance from allies are still heavily debated within the academic literature.

Finally, leadership of multinational military interventions is a domain which requires closer scrutiny. While an increasing number of international organisations (have started to) profile themselves as security actors. interventions such as those against ISIL, but equally so the French-led military operations in Mali and the CAR take place outside the framework of formal international organizations. How do international organizations cope with this challenge? Meanwhile, in the absence of such organizational guidance, it is still unknown to date how much influence lead nations have on the contributions of their allies. What do lead nations actually want from allies? What are their specific requests for assistance? Do they value niche contributions (e.g. special forces) or rather prefer large ones (e.g. battalions)? Do they value caveat-free contributions from non-democratic partners over restricted contributions from democracies? And are there instances of mixed signaling between want leaders want and what allies understand to be the request for support?

This thematic panel aims to contribute to the interdisciplinary debate on multinational military interventions. Therefore, we invite submissions from international relations, peace and conflict studies, (Comparative) Foreign Policy Analysis and Comparative Politics. We particularly encourage papers that focus on one of the following topics:

– motivations for joining multinational military interventions;

– effects of domestic politics on multinational military coalitions;

– leadership effects in multinational military interventions.

In light of methodological pluralism, we welcome quantitative, qualitative and mixed-method papers, as well as papers which offer a theoretical or conceptual discussion of multinational military interventions.

Axe 1 / La participation d’alliés aux coalitions militaires multinationales / Allied contributions to multinational military operations

Présidence et commentaire : Yf Reykers (Maastricht University)

Margit Bussmann (University of Greifswald), France’s Military Interventions: Diversion from Domestic Problems?

Rasmus Brun Pedersen (Aarhus University), Status Seeking and the Nordic Countries Use of Atlanticism in their Foreign and Security Policy

Tim Haesebrouck (Ghent University), Yf Reykers (Maastricht University) & Daan Fonck (University of Leuven), Party-Politics and Military Intervention: Insights from Parliamentary Debates in Belgium on the Libya Intervention and the Coalition against IS

Justin Massie (UQAM), Why Canada Goes to War: Explaining Combat Participation in U.S.-led Coalitions

Axe 2 / L’architecture institutionnelle des coalitions militaires multinationales / Institutional architecture of multinational military coalitions

Présidence et commentaire : Justin Massie (UQAM)

Olivier Schmitt (University of Southern Denmark), NATO, Emerging Technologies, and Future Warfare: Overcoming the Alliance Strategic Dilemma

Alice Pannier (Johns Hopkins University​), Lesson Learning from and for Coalition Warfare: The Role of Minilateral Initiatives

Fabrizio Coticchia (University of Genoa) & Francesco N. Moro (University of Bologna), Dimensions and Drivers: Military Transformation in Italy and Germany

John Karlsrud (Norwegian Institute of International Affairs) & Yf Reykers (Maastricht University), Institutions are What You Make of Them: Ad Hocism and Military Interventions

BUSSMANN Margit margit.bussmann@uni-greifswald.de

COTTICHIA Fabrizio fabrizio.coticchia@unige.it

FONCK Daan daan.fonck@kuleuven.be

HAESEBROUK Tim tim.haesebrouck@ugent.be

KARLSRUD John jka@nupi.no

MASSIE Justin massie.justin@uqam.ca

MORO, Francesco N. francesco.moro4@unibo.it

PANNIER Alice apannie1@jhu.edu

PEDERSEN Rasmus Brun brun@ps.au.dk

REYKERS Yf y.reykers@maastrichtuniversity.nl

SCHMITT Olivier schmitt@sam.sdu.dk