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ST du Groupe AFSP « Compétition politique »
Responsables scientifiques :
Florent Gougou (Sciences Po Grenoble, PACTE) florent.gougou@iepg.fr
Isabelle Guinaudeau (Sciences Po Bordeaux, Centre Emile Durkheim) i.guinaudeau@sciencespobordeaux.fr
Anne-Sophie Petitfils (Université de Nice – ERMES) a-s.petitfils@wanadoo.fr
Cette section thématique propose d’analyser les transformations actuelles de la compétition politique en Europe. Le constat d’un déclin électoral des grands partis de gouvernement s’impose désormais dans la littérature. Il est accompagné de l’affirmation de nouvelles organisations, qui adoptent in fine la forme parti. En France, l’effondrement du Parti socialiste et l’émergence de La République en Marche offrent un exemple emblématique de ces bouleversements. Mais on peut aussi penser au développement de Syriza en Grèce, à Podemos en Espagne, au Mouvement cinq étoiles en Italie. En Allemagne, où les partis de gouvernement ont semblé mieux résister que d’autres à cette érosion, la progression de l’Alternative für Deutschland ébranle la position du SPD et de la CDU.
Axes de réflexion de la section thématique
Cette section thématique vise d’abord à caractériser l’évolution actuelle des électorats, des conflits, des enjeux et des partis politiques. D’un point de vue français, le phénomène Macron n’a pas encore donné lieu à une analyse exhaustive et demande à être scruté au prisme des outils de l’analyse des élections, de l’étude des partis politiques et des travaux relatifs aux structures de la compétition politique. Au-delà, l’occurrence simultanée de transformations importantes dans de nombreuses démocraties rend la comparaison à la fois intéressante et urgente. Nous entendons donc appréhender les nouvelles forces politiques qui émergent à la marge des partis traditionnels en rendant compte de leur diversité. Qui sont leurs électeurs ? Quelles positions et valeurs prétendent-ils incarner ? Comment s’organisent-ils et fonctionnent-ils ? Dans quelle mesure proposent-ils un renouvellement de la sociologie du personnel politique ? Comment mobilisent-ils les électeurs ? Quelle offre portent-ils et à quelles dimensions de conflit sont-ils associés ? Cette démarche doit offrir l’opportunité d’évaluer le potentiel heuristique et la portée respective des différentes catégories qui ont été proposées dans la littérature (« populisme », « outsiders », « challengers », « issue entrepreneurs », etc.).
Cette section thématique vise également à confronter les transformations de la compétition politique aux cadres d’analyse établis ou nouveaux. Comment expliquer la dynamique de vote pour les outsiders et, plus largement, quels facteurs expliquent le comportement électoral vis-à-vis des partis traditionnels et des nouveaux acteurs ? Comment expliquer les différences internationales dans l’ampleur du déclin des grands partis de gouvernement et dans les types d’acteurs qui en bénéficient ? Les transformations spectaculaires récentes reflètent-elles un bouleversement conjoncturel ou révèlent-elles des tendances à l’œuvre de long terme ?
Enfin, cette section thématique s’intéresse aux conséquences du succès des outsiders sur les politiques publiques, les agendas politiques et les institutions. Nous pensons aussi bien aux conséquences directes, liées à l’arrivée au pouvoir de certains de ces « nouveaux » acteurs, qu’aux conséquences indirectes associées aux réactions que ces acteurs provoquent chez les partis établis.
This thematic section seeks to analyze current transformations of political competition in Europe. The observation of an electoral decline of mainstream parties is widely acknowledged in the literature. Simultaneously, we witness the emergence of new organizations which, in fine, adopt the organizational form of “parties”. In France, the collapse of the Socialist party and the emergence of the République en Marche are a shining example of these disruptions. But further examples include, among others, the rise of Syriza in Greece, Podemos in Spain, the Five Stars Movement in Italy. In Germany, where government parties used to seem to resist this erosion better than others, the progression of the Alternative for Germany undermine the position of both the SPD and the CDU.
Focus of the thematic section
This thematic section aims first of all at characterizing the current evolution of electorates, conflicts, issues and political parties. With respect to France, the Macron phenomenon has not yet been subject to an exhaustive study and requires an in-depth scrutiny through the lens of theoretical frameworks developed for the analysis of elections, political parties and political competition. Beyond France, the observation of simultaneous important transformations across a large number of democracies makes the comparison both interesting and urgent. We seek to approach the new political forces emerging at the margins of traditional parties while accounting for their diversity. Who are their voters? What are the positions and values that they pretend to embody? How do they organize and how do they function? How far do they contribute to a renewal of the sociology of political elites? How do they mobilize voters? What electoral supply do they defend and to which dimensions of conflict are they associated? This approach shall give us the opportunity to evaluate the heuristic potential and the respective relevance of different categories that have been proposed in the literature (“populism”, “outsiders”, “challengers”, “issue entrepreneurs”, etc.).
This thematic section aims also at confronting transformations of political competition to established and new conceptual frameworks. How to explain the voting dynamics in favor of outsiders and, more broadly, which factors do explain the electoral behavior with respect to traditional parties and newcomers? How to account for international differences in the amplitude of mainstream parties’ decline and in the type of actors which benefit from it? Do the spectacular recent transformations result from a short-term disruption or do they reveal long-term trends?
Finally, this thematic section will deal with the consequences of outsiders’ electoral success on public policy, policy agendas and institutions. We think of direct consequences linked to some of these newcomers entering office, as well as indirect consequences associated to traditional parties’ reactions to these new challengers.
Une double section thématique est organisée dans le cadre du groupe « Compétition politique ». Ces deux sessions permettront d’analyser les changements des conflits et des partis politiques en Europe suivant quatre axes complémentaires : (1) le poids des dynamiques intrapartisanes et organisationnelles dans les changements des partis ; (2) l’analyse des grandes évolutions du vote ; et celle des conséquences des changements partisans et des évolutions électorales, examinées à plusieurs niveaux – celui du climat d’opinion (3) et celui des enjeux d’action publique de l’arène électorale à celle de la fabrique des politiques publiques (4).
ST1 : Analyses croisées des transformations partisanes et électorales
Axe 1 / Éclairer les changements partisans au prisme des dynamiques intrapartisanes et organisationnelles
Florence Ecormier-Nocca (Centre d’Études européennes – Sciences Po Paris), Nouveaux partis et compétition politique en Espagne et en France.
Marie Montagnon (Centre Max Weber – ENS de Lyon), Podemos est-il un parti-mouvement ? Analyse du lien entre Podemos et le mouvement des indignés.
Anne-Sophie Petitfils (Université de Nice – ERMES), Le repositionnement idéologique de la droite. « La droitisation » du parti Les Républicains en question.
Discutante : Carole Bachelot (Ceraps – Université Lille 2)
Axe 2 / Analyses des évolutions du vote
Chloé Alexandre (Pacte – Sciences Po Grenoble), Le sentiment d’impuissance politique peut-il expliquer le recours au vote radical ? L’évaluation du fonctionnement de la démocratie dans le champ de la compétition politique en Europe occidentale.
Caterina Froio (Centre d’études européennes – Sciences Po Paris), The hollowing-out of Italian social democracy. The Strategy of the Democratic Party and the success of the Five Star Movement and the League.
Matteo Cavallaro (Centre d’études européennes – Sciences Po Paris), A populist hegemony ? Drawing a map of the Italian political system following the 2018 and 2019 elections.
Discutante : Florent Gougou (Pacte – Sciences Po Grenoble)
ST 2 : Conséquences des transformations partisanes
Axe 3 / Conséquences sur le climat d’opinion
Julien Navarro, Giulia Sandri, Felix von Nostitz (Institut catholique de Lille), Julie Smith (Université de Cambridge), Challenges to democracy in Europe: declining political trust, declining turnout and their impact on satisfaction with democracy in multilevel political systems.
Cyrille Thiébaut (CEVIPOF – Sciences Po / MZES), Giorgio Malet (European University Institute), The dynamics of issue evolution : Public opinion and party competition on European integration.
Discutante : Camille Bedock (Centre Émile Durkheim – Sciences Po Bordeaux)
Axe 4 / Conséquences sur l’offre électorale et l’action publique
Emiliano Grossman (Centre d’Études européennes – Sciences Po), Isabelle Guinaudeau (Centre Emile Durkheim – Sciences Po Bordeaux), Issues, positions and party competition. The role of new parties.
Anna Paczesniak (Université de Wroclaw), Transformation of political parties in Europe after electoral defeat.
Discutant : Simon Persico (Pacte – Sciences Po Grenoble)
ALEXANDRE Chloé chloe.alexandre@sciencespo-grenoble.fr
BACHELOT Carole carole.bachelot@univ-lille.fr
CAVALLARO Matteo matteo.cavallaro@sciencespo.fr
ECORMIER-NOCCA Florence florence.ecormiernocca@sciencespo.fr
FROIO Caterina caterina.froio@sciencespo.fr
GOUGOU Florent florent.gougou@iepg.fr
GROSSMAN Emiliano emiliano.grossman@sciencespo.fr
GUINAUDEAU Isabelle i.guinaudeau@sciencespobordeaux.fr
MONTAGNON Marie marie.montagnon@ens-lyon.fr
NAVARRO Julien Julien.navarro@univ-catholille.fr
PACZESNIAK Pacześniak anna.paczesniak@uwr.edu.pl
PETITFILS Anne-Sophie a-s.petitfils@wanadoo.fr
THIEBAUT Cyrille thiebautcyrille@gmail.com